Coordination

Xavier Conus, Université de Fribourg
Pascale Garnier, Université Paris 13
Florence Pirard, Université de Liège


Texte de cadrage

Rassemblant des contributions des chercheur∙e∙s à l’initiative de cette proposition de symposium est paru, il y a quelques années, un ouvrage portant sur les transitions dans la petite enfance (Rayna et Garnier, 2017). Près de dix ans plus tard, il nous parait pertinent de consacrer un symposium du REF à cet objet : d’une part, de manière à l’aborder sur la base de regards neufs issus de la recherche ; d’autre part, du fait d’évolutions non exemptes d’ambiguïtés dans l’attention portée par les politiques publiques à l’enjeu des transitions dans la petite enfance. 

Par transition, il sera entendu, dans le sens de Van Gennep (1981), tout franchissement de seuil (limen en latin), incluant une phase préliminaire et post-liminaire qui en participent pleinement, entre deux espaces ou étapes de vie. Les contributions aborderont les transitions à partir d’approches diverses, consistant : dans une approche éducative de la transition, à interroger les pratiques sur le plan organisationnel, collectif et éducatif mises en œuvre dans les différents lieux de vie des enfants (Markaki-Lothe et Rémery, 2020); dans une approche psychosociologique (Zittoun, 2012), à mettre l’accent sur les processus de changement de rôle et de remaniement identitaire engendrés pour les acteurs ; dans une perspective interactionniste (Dockett, Petriwskyj et Perry, 2014), à analyser la transition comme un processus dynamique dépendant de la rencontre de facteurs individuels et contextuels ; dans une approche systémique (Dunlop et Fabian, 2002), à explorer ce qui se joue aux différents niveaux systémiques encadrant les transitions vécues par les jeunes enfants ; dans une approche sociologique, à prendre en compte les diversités des acteurs (parents, enfants, professionnel.le.s) et des contextes territoriaux et institutionnels.

Au final, l’intérêt du symposium portera aussi bien sur les transitions verticales qu’horizontales vécues par les jeunes enfants entre milieux familiaux, d’accueil et scolaire. La focale sera mise sur la phase de franchissement de seuil comme sur la phase préliminaire (l’avant) ou post-liminaire (l’après), et sur des enjeux à la fois éducatifs, sociaux et politiques. Les contributions s’intéresseront aux transitions sous l’angle : des vécus, rôles et identités des acteurs ; des relations entre les acteurs ; des pratiques d’accompagnement, d’adaptation ou de formation avant, durant ou après le moment de seuil ; des dispositifs, systèmes et lieux concernés.


Liste des références bibliographiques

Dockett, S., Petriwskyj, A. et Perry, B. (2014). Theorising transition: shifts and tensions. Dans B. Perry, S. Dockett et A. Petriwskyj (dir.), Transitions to School. International Research, Policy and Practice (p. 1-18). Springer.

Dunlop, A.-W. et Fabian, H. (2002). Conclusions: Debating transitions, continuity and progression in the early years. Dans H. Fabian et A.-W. Dunlop (dir.), Transition in the early years: Debating continuity and progression for young children in early education (p. 146-154). Routledge.

Markaki-Lothe, V. et Rémery, V. (2020). Le travail éducatif dans les interstices. Dans L. Filliettaz et M. Zogmal (dir.), Mobiliser et développer des compétences interactionnelles en situation de travail éducatif (p. 107-130). Octarès. 

Rayna, S. et Garnier, P. (dir.) (2017). Transitions dans la petite enfance. Recherches en Europe et au Québec. Peter Lang.

Van Gennep, A. (1981). Les rites de passage. Picard (Œuvre originale publiée en 1909).

Zittoun, T. (2012). Une psychologie des transitions : des ruptures aux ressources. Dans P. Curchod, P.-A. Doudin et L. Lafortune (dir.), Les transitions à l’école (p. 263-279). Presses de l’Université du Québec.


Contributeurs et contributrices

Alexandre Sotirov, HEP Vaud ; Stéphanie Garcia, HETSL ; Marianne Zogmal, Université de Genève ; Xavier Conus, Université de Fribourg ; Joanne Lehrer, Université du Québec en Outaouais ; Mathieu POINT, Université du Québec à Trois-Rivières Canada ; Stéphanie Duval, Université Laval ; Sophie Levrard, Université de Caen ; Julie Delalande, Université de Caen ; Alexandra Paquette, Université du Québec à Montréal ; Nancy Proulx, Université du Québec à Montréal ; Josée Charrette, Université du Québec à Montréal ; Julie Poissant, Université du Québec à Montréal ; Catherine Bouve, Université Paris 13 ; Sophie Odena, Aix-Marseille Université; Carmen Sanchez, Université Sorbonne ; Anne Lise Ulmann, CNAM ; Pascale Garnier, Université Paris 13 ; Elisabeth Jacob, Université du Québec à Chicoutimi ; Mathieu Point, Université du Québec à Trois-Rivières ; Marie Housen, Université de Liège ; Florence Pirard, Université de Liège ; Michel Vandenbroeck, Université de Gand ; Lobke Van Lombergen, Université de Gand ; Myriam Garcia Perez, HEP Vaud/Université de Liège ; Anne Clerc-Georgy, HEP Vaud ; Tullia Musatti, Institut de Sciences et technologies cognitives ; Mariacristina Picchio, Institut de Sciences et technologies cognitives ; Isabella Di Giandomenico, Institut de Sciences et technologies cognitives ; Susanna Mayer, Institut de Sciences et technologies cognitives.