Coordination
Muriel Deltand, Haute Ecole Bruxelles-Brabant
Nathalie Muller Mirza, Université de Genève
Mokhtar Kaddouri, Université de Lille
Francisco Loiola, Université de Montréal


Texte de cadrage

L’une des caractéristiques de l’époque que nous traversons est l’ampleur et la variété des transitions : climatiques, écologiques, technologiques, socioéconomiques, culturelles professionnelles, biographiques. Dans ce contexte, les transitions, loin d’être un phénomène passager, sont à considérer comme un ensemble d’expériences qui requièrent de nouveaux rapports aux différents mondes sociaux (Osty, Uhalde, Sainsaulieu, 2007), à soi, aux autres et à l’environnement. Leurs impacts sont énormes tout autant au niveau macro que méso et micro social. La « destandardisation » des parcours (Bessin, Bidart & Grossetti, 2010), « la panne » des institutions traditionnellement dispensatrices de sens (Dubet, 2002), la perte des repères tant individuels que collectifs sont autant d’éléments qui plongent les personnes dans des incertitudes et des épreuves (Martuccelli, 2006) souvent difficilement surmontables. Mais ces transitions, malgré les risques (Beck, 2008) auxquels elles exposent les personnes, constituent, à certaines conditions, des moments d’apprentissage et de développement ainsi qu’une occasion pour envisager des devenirs possibles et une construction de soi en délibération.

Eu égard à l’ensemble de ces considérations, le symposium envisagé, tout en ayant pour entrée principale l’analyse des processus de construction de soi en situation de transition, sera structuré autour des quatre axes d’interrogation suivants :

  • Quelles sont les caractéristiques communes ainsi que les spécificités des contextes institutionnels dans lesquels apparaissent et s’effectuent les transitions étudiées ? Qui les initie et avec quelles intentions ? Quels rôles jouent les différents acteurs de ces contextes ? Quelles instances sont facilitatrices et lesquelles rendent les transitions difficiles ?
  • Quelles sont les démarches d’accompagnement et les dispositifs de soutien mis en place pour faciliter ces transitions et les changements qui en découlent, permettant ainsi aux personnes qui les vivent d’en sortir de la façon qu’elles jugent satisfaisante ?
  • Quelles sont les expériences subjectives des transitions qu’en font les personnes ? Dans quelles conditions élaborent-elles et transforment-elles ces expériences de manière développementale ? 
  • Quels sont, du point de vue des pratiques de la recherche, les concepts ainsi que les méthodologies mobilisées par les chercheurs pour le recueil et l’analyse des phénomènes de transition ? 


Liste des références bibliographiques

Beck, U. (2008). La société du risque. Sur la voie d’une autre modernité. Champs Essais.

Bessin, M., Bidart, C & Grossetti, M. (2010). Bifurcations. Les sciences sociales face aux ruptures et à l’événement. Paris : La Découverte.

Dubet, F. (2002). Le déclin des institutions. Paris : Seuil.

Dubet, F & Martuccelli, D. (1998). Dans quelle société vivons-nous ? Paris : Seuil.

Martuccelli D (2006). Forgé par l’épreuve. L’individu dans la France contemporaine. Paris : A. Colin. Osty, F., Uhalde, M. & Sainsaulieu, R. (2007). Les mondes sociaux de l’entreprise : penser le développement des organisations. Paris : La Découverte.


Coordinateurs et coordinatrices

Muriel Deltand, Haute Ecole Bruxelles-Brabant (HE2B); Danièle Peto, Haute Ecole ICHEC–ECAM–ISFSC ; Jean-Luc Alber, HES-SO Valais ; Nathalie Muller Mirza, Université de Genève ; Isabelle Caprani, Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP) ;  Kerstin Duemmler, Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP)  ; Barbara Duc, Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP) ; Nadia Lamamra, Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP) ; Mathilde Romanens, Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP) ; Gilles Descloux, Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP) ; Nacira Aït-Abdesselam, Université de Lille ; Marie-Christine Vermelle, Université de Lille ; Mokhtar Kaddouri, Université de Lille ; Isabelle Olry-Louis, Université Paris Nanterre ; Francisco Loiola, Université de Montréal ; Ana Maria Fernandez, Université d’Ottawa ; Isabelle Vivegnis, Université de Montréal ; Marie Aurélie Theriault, Université de Montréal.