Coordination
Fabienne Brière, Aix-Marseille Université
Patrick Roy, Haute Ecole pédagogique Fribourg
Texte de cadrage
Les dispositifs d’accompagnement, de formation (initiale ou continue) ou de recherche participative (Anadón, 2007) qui engagent des acteurs de terrain prennent, selon les orientations théoriques adoptées (Vinatier et Morrissette, 2015), des formes plurielles quant à leurs finalités, leurs modalités opératoires et à la nature des savoirs mobilisés ou générés. Dans ces dispositifs, si la reconnaissance mutuelle des expertises et la construction d’un espace interprétatif partagé (Bednarz et al., 2015) sur les objets de savoir et de travail entre les acteurs s’avèrent centrales dans l’accompagnement des (trans)formations professionnelles, une question importante mérite d’être étudiée : celle de la place et du rôle accordés aux acteurs, en particulier ceux du terrain dans le développement de leur professionnalité. Selon les recherches participatives (recherche-action, Lesson Study, ingénierie didactique coopérative, interventions formatives, etc.), la place donnée aux acteurs de terrain et à leur agentivité transformative (Engeström et Sannino, 2013) par rapport aux savoirs en jeu lors de leur enquête conjointe peuvent osciller sur un continuum allant d’une position effacée à une position surdéterminée. Dans ce symposium, nous questionnons le potentiel des dispositifs de formation/recherche pour le développement professionnel des acteurs dans différents domaines autour des questions suivantes : Quels sont les acteurs impliqués dans ces dispositifs ? Quels statuts/rôles leur sont accordés ? Quels processus sont mis en place pour le choix et le partage des outils techniques et culturels ? Comment les acteurs sont-ils associés aux différentes phases de mise en œuvre d’une recherche participative, par exemple celles de co-problématisation, de co-construction de ressources, de co-analyse de situations, de co-construction de savoirs ou encore de co-transformation de l’activité ? Quelles contributions apportent-ils au collectif, et pour construire quels types de savoirs disciplinaires ou de métier (Brière et Simonet, 2021) dans les organisations professionnelles concernées ? Comment dans ces dispositifs sont articulées les visées épistémiques, épistémologiques, didactiques, (trans)formatives et développementales ? Au-delà de la contribution des différents acteurs au collectif de l’organisation professionnelle concernée, comment envisager les conditions d’expansion et de diffusion des résultats de ces recherches ?
Liste des références bibliographiques
Anadón, M. (2007). La recherche participative : multiples regards. Presses de l’Université du Québec.
Bednarz, N., Rinaudo, L., & Roditi, E. (2015). La recherche collaborative. Carrefours de l’éducation, 39 (1), 171-184.
Brière, F., & Simonet, P. (2021). Développement professionnel et co-construction de savoirs de métier d’étudiants stagiaires dans l’activité conjointe avec le formateur-chercheur : Analyses didactique et clinique de l’activité d’autoconfrontation croisée. Éducation et didactique, 15‑1, 49‑76.
Engeström, Y. et Sannino, A. (2013). La volition et l’agentivité transformatrice : perspective théorique de l’activité. Revue internationale du CRIRES : innover dans la tradition de Vygotsky, 1(1), 4-19.
Vinatier, I. et Morrissette, J. (2015). Les recherches collaboratives : enjeux et perspectives. Carrefours de l’éducation, 39 (1),137-170.
Contributeurs et contributrices
Fabienne Brière, Aix-Marseille Université ; Yannick Lemonie, Conservatoire National des Arts et Métiers ; Carole Vejux, Aix-Marseille Université ; Eléonore Mendiela, Aix-Marseille Université ; Marine André, Université de Liège ; Olivier LEYH, Université de Liège ; Yamina Abidli, Université Libre de Bruxellese ; Charlotte Bertin, HEP Fribourg ; Patrick Roy, HEP Fribourg ; Anja Küttel, HEP Fribourg ; Delphine Schumacher, HEP Fribourg ; Hélène Kolly, HEP Fribourg ; Claudia Corriveau, Université Laval ; Lily Bacon, Université du Québec en Abitibi-Témiscaminguem ; Nadine Bednarz, Université du Québec à Montréal ; Jean-François Maheux, Université du Québec à Montréal ; Mireille Saboya, Université du Québec à Montréal ; Caroline Lajoie, Université du Québec à Montréal ; Sylvie Barma, Université Laval ; Benjamin Nicolas-Noir, Université Laval.